FAUT-IL UNE TRANSITION DICTATORIALE EN RDC? NON!

FAUT-IL UNE TRANSITION DICTATORIALE EN RDC ?

Face à la proposition de CET, certains compatriotes argue de temps à autre que la RDC a besoin d’une dictature « bénigne ».

Nous pensons que toute solution qui passerait par l’introduction d’une autre dictature doit être rejetée. L’option d’un dictateur prétendument bienveillant peut sembler attractive pour ceux qui n’ont que des considérations superficielles quant au fonctionnement de l’État. Mais elle doit être rejetée pour plusieurs raisons. D’abord, nous devons œuvrer pour l’éradication de la culture dictatoriale, dont notre pays a trop souffert. Ensuite, il n’est jamais sûr que le « gentil dictateur » que l’on laisse s’installer sera toujours bienveillant. Enfin et surtout, l’efficacité de la prise de décision dans une dictature, bienveillante ou non, est toujours inférieure à celle d’un gouvernement technocratique.

Je vous propose de vous présenter ou rappeler quelques éléments théoriques de la gestion pour vous le démontrer.

Ce qu’il faut rechercher pour le développement d’une organisation, c’est avant tout l’efficacité dans la prise de décision. Cette efficacité dépend de : (1) la qualité de la décision ; (2) l’acceptation de la décision ; (3) la durée d’exécution ; (4) le risque.

Selon le modèle décisionnel de Vroom-Jago, nous pouvons représenter l’efficacité décisionnelle par l’équation suivante :

D(eff) = D(q) + D(a) – D(t) – D(r)

La qualité de la décision D(q) est le degré de conformité aux objectifs de l’organisation à atteindre. En général, quand une décision est débattue par plusieurs personnes, elle aura une qualité supérieure à celle prise par un homme seul. Néanmoins, dans un pays où la corruption est élevée, les débats tournent beaucoup plus sur les avantages personnels à tirer de chaque décision plutôt que sur les intérêts supérieurs de l’organisation. Nous venons de le voir avec la formule dite « des arrangements particuliers ». Ainsi, la décision perd en qualité quand elle n’est pas precedee d’un avis  des experts ( decision non informee)  et dans un régime où règne la corruption.

L’acceptabilité D(a) est le degré avec lequel le niveau d’exécution de la décision (l’administration) est capable d’exécuter la décision prise sans l’altérer. Le faible niveau de professionnalisme et la corruption peuvent agir négativement sur l’acceptabilité.

S’agissant de l’administration : généralement, les dictateurs « bienveillants » installent une administration qui leur obéira pour exécuter la décision. Mais le niveau de corruption peut avoir aussi des effets négatifs sur l’acceptabilité de la décision par l’administration. Les dictateurs qui réussissent sont ceux qui arrivent à combattre la corruption.

La durée d’exécution D(t) (time penalty) : toutes choses égales par ailleurs, la grande différence entre la décision démocratique et la décision dictatoriale réside dans la rapidité de prise de décision.

Toute décision a un niveau de risque D(r). Généralement, la décision prise par un seul homme représente toujours une grande incertitude, liée par exemple à la possibilité de la mort du dictateur. Tout risque a un coût négatif sur l’efficacité de la décision.

Compte tenu de ce qui vient d’être énoncé, le meilleur système de prise de décision serait un régime qui maximise D(q) et D(a) et qui minimise D(t) et D(r).

La prise de décision technocratique est ainsi beaucoup plus efficace que celle de toute dictature, quelle que soit sa couleur.

 

Voilà pourquoi le projet CET a privilégié l’option technocratique, pour une période très limitée (de 36 à 48 mois), nécessaire à l’installation des bases d’une vraie bureaucratie et à l’organisation des élections.

 

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